Vous avez difficilement pu passer à côté, si vous habitez Montréal ou en tout cas le Plateau : le numéro 3 du Caribou mag’ est PARTOUT ! Je l’ai acheté il y a quelques semaines, stratégiquement positionné entre les caisses et le rayon « bières / microbrasseries » de l’intermarché en face de chez moi. Inévitable. Voila pourquoi il vaut mieux que ce soit J. qui fasse les courses : j’achète tout et n’importe quoi, du moment que la boîte est belle. Du pain béni pour le marketing, et le capitalisme en général.
Ce magazine n’a pas fait exception à la règle : j’étais seule, la photographie de couverture était superbe, la qualité du papier surprenante … et hop, dans le panier. J’avoue, j’ai un peu regretté l’investissement de ces 12 dollars-là, quand après deux semaines je croisais encore le regard réprobateur de l’oie sur ma table basse, n’ayant toujours pas feuilleté une seule page.
Jusqu’à hier soir. Je relaxais dans mon canapé, bien au chaud, j’avais du temps à « perdre » (lire n’est jamais du temps perdu), alors je l’ai ouvert … et ne l’ai pas lâché avant la dernière page. Vous dire que j’ai aimé ma lecture est faible. J’ai savouré chaque article comme on savoure un bon plat. D’ailleurs, le titre complet c’est CARIBOU, LA CULTURE CULINAIRE QUÉBÉCOISE RAISONNÉE. Je n’ai pas bien compris le sens de « raisonnée » mais bon, peu importe. Ça parle de bouffe, au sens large, autour d’un thème : ici Tabous, pour l’automne 2015. C’est pas pour dire, même les publicités sont cute.
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Caribou, ça parle d’antifoodies, à une époque où manger n’a jamais été aussi tendance. Ça parle de fermiers hors-du-communs, entrepreneurs, visionnaires. Ça parle de pêche au thon rouge, de chasse aux phoques, de viande de cheval. Ça parle aussi des soupes populaires, des travailleurs agricoles étrangers, des restaus sexy … autant de sujets tous moins glamour les uns que les autres, mais tout à fait passionnants !
Mais celui qui m’a le plus marquée est sans doute celui sur le carnisme, joliment intitulé « Qu’est-ce qui fait rire la Vache qui Rit » : comment l’humain justifie sa consommation massive de viande, au détriment de la souffrance animale, faisant fi de l’impact sur l’environnement, et j’en passe. Spoiler alert, on ne rigole pas du tout à la lecture de cet article. On se sent même étrangement mal.
Il y a pas si longtemps (… quand j’habitais en France), le concept végétarien était au choix : un truc lointain, suspect, dont on aime se moquer gentiment, un truc de hippies perchés du Larzac quoi. Je te parle même pas des végans, cette grosse blague. Et puis, on a déménagé à Montreal, et mes préjugés ont tranquillement commence à disparaître ou devrais-je dire, fondu comme neige au soleil. Oui, manger végé’ ça peut être super bon ! Non, les végétariens ne sont pas des créatures étranges, à moitie zinzin. Ils sont parmi nous, et ils ont raison depuis le début, merdalors. Entre parenthèse, J. a décidé il y a quelques mois qu’on serait désormais végétariens en semaine, et carnistes (vu que c’est le mot) le week-end (vendredi soir inclus). Au rebut j’ai protesté, contesté, déversé ma colère dans des statuts Facebook survoltés. Et puis ça va, je n’en suis pas morte. J’ai perdu les deux kilos que j’avais en trop, on a fait des économies hebdomadaires non négligeables, et je suis très fière de mon homme parce que c’est un peu égoïste, cette décision, c’est bon pour notre santé ; mais c’est aussi bon pour la planète et ça c’est cool. Cela dit, celui qui arrivera à me faire renoncer complètement à mon bout de saucisson corse artisanal n’est pas né, je vous le dis (enfin, j’espère pas…). Peu importe que Babe soit un cochon trop mignon !
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Et donc, pour résumer : Caribou c’est un magazine trop génial, ce numéro en tout cas. Noël c’est bientôt, et je compte bien m’offrir les éditions 1 (Les Origines) + 2 (Restaurants), qui en plus sont à prix réduit sur leur site ; je ne les ai trouvés dans aucun point de vente physique malgré d’intenses recherches. Les québécois savent faire des magazines-papier super hot, respect les gars ! J’en ai deux-trois autres sur ma liste de trucs dont je dois vous parler prochainement, yeah. Aussi, on garde l’esprit ouvert, on se tient informés grâce à de beaux supports de communication comme celui-ci ; on sort la tête deux minutes du JT de 20h ultra-déprimant et des téléréalités debiles (L’Amour est dans le Pre, non mais quel cauchemar), merci d’avance. On essaie de consommer moins de viande, mais mieux. Et on sifflote « Quand l’appetit va, tout va » avec Obélix, bref, on profite de la vie comme elle vient, et des beaux moments de partage que la cuisine nous apporte. C’est ma vision, anyway.
Rendez-vous au printemps 2016 pour le numéro 4 !
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Bravo pour cet article qui donne envie
– de lire le magazine
– de manger moins de viande